Le Loup et le Renard
D’où vient que personne en la vie
N’est satisfait de son état ?
Tel voudrait bien être soldat
À qui le soldat porte envie.
Certain Renard voulut, dit-on,
tous nos événements par dates.
D’où vient que personne en la vie
N’est satisfait de son état ?
Tel voudrait bien être soldat
À qui le soldat porte envie.
Certain Renard voulut, dit-on,
Toute puissance est faible, à moins que d’être unie.
Écoutez là-dessus l’esclave de Phrygie.
Si j’ajoute du mien à son invention,
C’est pour peindre nos mœurs, et non point par envie ;
Ne forçons point notre talent,
Nous ne ferions rien avec grâce :
Jamais un lourdaud, quoi qu’il fasse,
Ne saurait passer pour galant.
Peu de gens, que le ciel chérit et gratifie,
Ont le don d’agréer infus avec la vie.
Aux noces d’un tyran tout le peuple en liesse
Noyait son souci dans les pots.
Ésope seul trouvait que les gens étaient sots
De témoigner tant d’allégresse.
Entre deux bourgeois d’une ville
S’émut jadis un différend :
L’un était pauvre, mais habile ;
L’autre, riche, mais ignorant.
Celui-ci sur son concurrent
Voulait emporter l’avantage ;
Prétendait que tout homme sage